Les Grands Bonifaciens

 
 

 
Sur la photo, de gauche à droite:  
1ère rangée : Louise-Hélène Houde, Jean-Paul Lacoursière, Angèle Houle-Rebry (pour Gaston Rebry), Solange Lamy
2e rangée : Marcel Jobin, Serge Corbin, Christian Janelle (pour Léo-Paul Janelle), Gérard Milette, Lili Gélinas-Flageol (pour Mme Antoinette Gélinas)
 

Serge Corbin

 Canot long parcours

Serge Corbin est né en 1956. Déjà, il démontre des aptitudes pour les sports. Dès son jeune âge, il voue une admiration sans borne à son frère Claude. À chacune de ses compétitions de canot, Serge est là, le suit et l’encourage. Reconnaissant le potentiel de Serge, Claude décide d’utiliser celui-ci comme partenaire lorsque certains de ses coéquipiers sont dans l’impossibilité de l’accompagner.

C’est en 1973, à l’âge de seize ans, que Serge participe à sa première Classique internationale de canots en compagnie de son frère Claude. Ensemble, ils terminent deuxièmes, mais c’est plus qu’il n’en faut pour faire naître ce désir de vaincre cette rivière coûte que coûte. Dès l’année suivante, Serge est de retour sur la Saint-Maurice et, avec son idole d’enfance, gagne sa première Classique de canots. Une légende venait de voir le jour.

Année après année, des gens de partout viennent voir l’exploit que représente la descente de la Saint-Maurice par ces athlètes, mais surtout, ils viennent voir celui que l’on commence déjà à surnommer le Roi de la rivière, Serge Corbin. Avec sa neuvième victoire d’affilée en 1982, il égale le record du légendaire Irwin Peterson.

Serge Corbin est conscient que la barre sera haute pour l’année suivante. Il s’entraîne sans relâche et n’a qu’un objectif en tête : dépasser l’exploit d’Irwin Peterson. Malheureusement, un malaise à l’épaule droite vient mettre momentanément un frein à son rêve. Il doit être opéré et demeurer en convalescence durant un certain temps.

C’est véritablement là, qu’on reconnaît les champions, les gagnants, ceux que rien ne peut venir détruire leurs rêves. Rétabli, il redouble d’ardeur et remporte, en 1985, sa dixième victoire battant ainsi le record de Peterson. Cette année-là, il remporte aussi le Championnat du monde en Outrigger à Hawaï. Un retour en force remarquable pour un athlète exceptionnel.

Poursuivant son ascension parmi les grands du canotage, il participe, en 1989, aux Nationaux Américains. Il récolte les médailles d’or pour le Canot long parcours en C1 et en C2. Les Américains commencent eux aussi à surnommer Serge Corbin le Roi de la rivière puisqu’en 1997, il remporte à l’âge de quarante ans sa vingtième victoire en vingt courses à la Général Clinton Canoe Regatta. Là-bas aussi, il est véritablement devenu une légende vivante.

À l’aube du nouveau millénaire, il fut en nomination comme Athlète du XX1e siècle en Mauricie et comme Athlète par excellence au niveau international. De plus, il a été proclamé le Canotier du siècle toutes catégories de canotage confondues au Canada par le prestigieux Paddle magazine spécialisé dans le domaine du canotage.

Couronné un peu partout à travers le monde, ne reculant devant aucun défi pour progresser dans son sport, vingt-six fois champion de la Classique internationale de canots une détermination remarquable font de Serge Corbin un GRAND BONIFACIEN.

 


Louise-Hélène Houde

Socio-communautaire

Les démarches faites pour la mieux connaître, que ce soit avec son frère Gérard, sa fille Christine ou son amie France Cormier, ont toutes présenté le même résultat et le verdict fut unanime : « si quelqu’un mérite cet honneur c’est bien elle! »

De plus, ce qui caractérise son œuvre communautaire, c’est la très grande qualité de son implication tant au niveau personnel, familial que professionnel.

Le tout débute lorsqu’à l’âge de 14 ans, elle doit quitter l’école et prendre charge de ses frères et sœurs, suite au décès de sa mère et de son père à quelques mois d’intervalle. Déjà le don de soi inné en elle fait son œuvre et semble-t-il qu’elle leur est toujours aussi dévouée. Puis elle se marie à Robert Chaîné en 1958 avec qui elle partage une belle famille de 4 enfants, 8 petits-enfants et une vie familiale remplie de joie et de petits bonheurs.

Louise-Hélène est aussi reconnue pour sa curiosité intellectuelle, qualité qui amène cette maman d’enfants en bas âge, à terminer son secondaire et à continuer ensuite son perfectionnement personnel et intellectuel. Sur la même lancée, après la naissance de son 4e enfant, elle s’inscrit à un atelier-rencontre intitulé Nouveau Départ! C’est un point tournant dans sa vie et dans celle de bien d’autres femmes en Mauricie.

Alimentée par cette soif de savoir, elle suit de nombreuses formations teintées des approches féministes des années ’80, prônant l’autonomie des femmes par l’information, la connaissance et l’entraide. C’est donc dans cet esprit qu’elle participe activement à la fondation en 1982 du Centre des Femmes de Shawinigan et de la Maison d’hébergement qui s’appellera La Séjournelle. On la décrit comme l’âme de la création de cette ressource tant elle y inculque des valeurs toujours vivantes, soit le respect des différences pour ces femmes au vécu parfois lourd et troublant en les accueillant à cœur ouvert avec toute la disponibilité qui lui est connue.

Parallèlement à ses diverses implications, elle poursuit son cheminement d’apprentissage et complète un certificat en animation à l’université. Elle est la toute première coordonnatrice du Centre des femmes, fonction qu’elle a occupé une quinzaine d’années. En plus d’y instaurer les programmes d’aide et de support, son dynamisme l’amène à dépasser les limites de son mandat quand l’occasion se présente. On raconte qu’elle décida de partager son amour du chant en créant une chorale, quoi de mieux pour l’âme et l’estime de soi…

Trouver du temps pour cette boule d’énergie aucun problème :

         - Elle a été présidente du regroupement des Centres de femmes du Québec

         - Elle a participé activement à la Marche mondiale des Femmes en 2000 -

         - Elle a fait partie d’une délégation de Québécoises qui s’est rendue au Nicaragua pour rencontrer et échanger avec les femmes de là-bas

         - Elle a été membre du forum des citoyens de la Régie de la santé et des Services sociaux en 2002

         - Elle a été membre du conseil d’administration du CSSS de l’Énergie.

Ses proches sont essoufflés de nommer et citer toutes ses implications et demandent grâce pour l’exactitude de la chronologie et les oublis possibles. Difficile à suivre Louise-Hélène…

Femme informée, femme prévoyante, un peu avant sa retraite, elle commence à donner du temps au Centre d’action bénévole. Ce qu’elle poursuit en accompagnant des personnes âgées à la marche, en supportant le centre d’accès Internet de Saint-Boniface, en créant le groupe Ami-Deuil avec son amie Madeleine Juteau et combien d’autres projets à venir pourrions-nous croire.

Louise-Hélène Houde est une femme de cette race pure et noble qui a su et sait toujours prendre du temps pour tout, pour tous et tout le temps, que ce soit sa fidélité à ses frères et sœurs qu’elle soutient dans la maladie, que ce soit la fabrication de robes de princesse ou de pyjamas pour ses petits-enfants, que ce soit les soupers de filles, elle est toujours là!

Gentille, chaleureuse, dynamique, énergique, curieuse, toutes ses qualités qui colorent ses implications familiales, sociales et communautaires font de Louise-Hélène Houde une GRANDE BONIFACIENNE.

 


Léo-Paul Janelle

Politique-Sport

Léo-Paul Janelle est né le 26 septembre 1917 à Farnham. Curieux de tout savoir et avide de connaissances, il poursuit des études en médecine à l’université Laval de 1938 à 1945. C’est comme médecin de guerre qu’il débute sa carrière.

À la fin de la guerre, l’amour se présente à lui sous le visage de Françoise Trudel. C’est à Saint-Boniface que le médecin établit son domicile. Léo-Paul et Françoise auront quatre beaux enfants.

Pendant quarante-six ans, il voit naître, grandir et vieillir toute une population. Peu importe l’heure du jour ou de la nuit, si besoin il y a, le Doc est là.

Pour les citoyens, il est plus qu’un médecin de famille, il est un ami et un membre de la famille. C’est pourquoi les Bonifaciens l’ont élu maire pendant vingt-cinq ans d’affilée. Bien que ne négligeant pas les gens de son village, monsieur Janelle étend son champ d’action à tout le comté de Saint-Maurice pour faire connaître ses idées politiques et agrandir son réseau d’influence. Même à la retraite, il continue de défendre les droits des municipalités en faisant partie de l’Union des conseils de comté travaillant sur la fiscalité municipale-provinciale.

Au cours de son mandat, sa détermination et son amour pour sa localité, l’amènent, en juillet 1964, à faire passer une loi (174) pour que la municipalité devienne propriétaire des terrains dont les taxes n’avaient pas été acquittées depuis longtemps, en bordure du lac des Six et du lac Héroux. Du jamais vu! Il est d’ailleurs le seul à avoir réussi un tel exploit. Aujourd’hui, ces deux endroits représentent un joyau pour les résidents et les saisonniers.

La plus grande passion du Doc, c’est le sport. Le baseball et le hockey en particulier. C’est avec fierté et dévouement qu’il collabore étroitement à mettre sur pied la ligue de hockey de Saint-Boniface, puis la ligue de baseball. En plus d’en être un partisan, il est aussi un joueur-étoile de ces sports. Il y met ardeur et habileté. Grâce à lui, un terrain de loisirs voit le jour en 1975. Il siège même comme vice-président de la CBRM de 1977 à 1992.

En reconnaissance pour tout ce qu’il a fait pour les jeunes et les moins jeunes, l’équipe de baseball rurale de Saint-Boniface sera nommée les Docs.

Élu au Temple de la renommée sportive Les Rivières 04 pour l’ensemble de ses réalisations sportives, valorisé pour ses innombrables heures de travail afin d’améliorer la vie de ses citoyens, reconnu comme médecin à l’écoute de ses patients et surtout, apprécié comme mari et père aimant et dévoué, il mérite amplement le titre de GRAND BONIFACIEN.

 


Marcel Jobin

Sport olympique

Peut-être croyons-nous connaître Marcel Jobin? Oui, bien sûr, l’homme qui vit depuis 1968 sur notre rue Principale, le marcheur olympique, le mari de Nicole, le papa de Karine et Philippe. Nous le rencontrons à différentes occasions, un peu partout et ça nous fait toujours plaisir de piquer une petite jasette avec Marcel.

Mais le petit gars de Parent, situé aux confins de la Mauricie et de l’Abitibi, l’adolescent de Shawinigan, le Fou en pyjama, le défricheur de cette discipline qu’est la marche olympique, cette histoire, on la retrouve dans son livre le Fou en Pyjama. À travers ces pages, nous retrouvons des récits des différents événements décrits avec détails, émotions, expériences de solitude dans son sport…tout y est!

Le petit Marcel Jobin est né à Parent le 3 janvier 1942. Il est le cadet d’une famille de onze enfants. Rien ne le prédispose à une carrière sportive. Il se dit un enfant pas assez bon pour un sport d’équipe.

Dans les années ‘50, la famille vient s’installer à Shawinigan. C’est en 1958 qu’il participe pour la première fois à une course de 10 km à Clinton en Ontario lors d’un camp d’été pour les Cadets de l’air.

Sa deuxième participation à une course de fond est un parcours de 12 milles organisé à Grand- Mère. C’est là qu’il prend la piqûre de la course et depuis, il n’a jamais arrêté de courir. De 1958 à 1968, il s’adonne à la course de fond et l’hiver, pour continuer son entraînement, il fait des compétitions de courses en raquettes.

C’est en 1963 qu’il rencontre Nicole Lafontaine qui devient son épouse en octobre 1966. À cette époque, les souliers de course et les survêtements sont méconnus de la population. Les gens le harcèlent, les enfants lui lancent des pierres et Marcel se voit affublé du sobriquet le Fou en Pyjama. Grâce à l’appui indéfectible de Nicole, Marcel poursuit ses objectifs.

En 1967 sur l’invitation d’Yvon Groulx, marcheur olympique, Marcel décide de changer de discipline et se lance dans la marche olympique. Conscient que cette façon particulière de marcher susciterait des commentaires qui ne seraient pas toujours positifs, Marcel commence ses entraînements de nuit accompagné de Nicole qui court à ses côtés et parfois avec un ami, Jean-Noël St-Jean.

C’est à la grande compétition à Toronto, pour la sélection des participants aux Jeux Olympiques de Mexico qu’il décroche le trophée tant convoité : celui du meilleur styliste de la compétition. C’est à partir de là qu’il devient Marcel Jobin, marcheur olympique.

Dans sa carrière Marcel a participé à :

         - 4 jeux Panaméricains (Cali en 1971, Mexico en 1975, Porto Rico en 1979 et Caracas en 1983),

         - 2 jeux du Commonwealth (Edmonton en 1978 et Brisbane en Australie en 1982 où il remporte une médaille d’argent).

         - 4 sélections olympiques

         - 2 participations olympiques (Montréal en 1976 arrivé 23e aux 20 km sous les acclamations de soixante-dix mille

            spectateurs dans le stade. Los Angeles en 1984 arrivé 21e).

         - En 77 compétitions nationales et internationales Marcel a terminé 67 fois dans les 5 premières places dont 48 fois 1er et 10 fois 2ème.

         - Marcel Jobin est le premier athlète canadien à baisser le temps de 50 km sous les 4 heures et le premier Canadien

            à marcher les 20 km sous la barre de 1hre30.

         - En 16 ans de compétitions, il décroche 15 championnats canadiens dont 13 consécutifs.

         - Il détient le record des 50 km depuis 1981 en 3 heures 47 minutes 47 secondes.

Les principaux prix remportés par Marcel Jobin

         - Meilleur recrue canadienne « raquette » 1958

         - Meilleur athlète canadien « raquette » 1963, 64, 65,66

         - Athlète de l’année du grand Shawinigan 1969, 70,71 Ø Meilleur athlète canadien d’expression française 1972

         - Athlète de l’année Gala sportif de la Mauricie 1978 Ø Prix G.O.Julien « Le Droit » 1978

         - Athlète par excellence de la décennie Mauricie 1979

         - Athlète par excellence du club Médaille d’or provinciale 1979, 80,81. Ø Prix « Maurice Richard » 1980

         - Prix « Benjamin Sulte » 1980

         - Prix « Mérite sportif québécois » 1981,82

         - Prix « Fred Begley Memorial trophy » meilleur athlète canadien sur marche longue distance 1982

         - Prix meilleur athlète « Fédération Athlétisme Québec » 1982

         - Intronisation au Panthéon des sports de la Mauricie 1985

         - Intronisation au Panthéon des sports du Québec 1993

         - Finaliste gala Athlète du XXième siècle en Mauricie 2000

         - Prix du « Grand Shawiniganais 2002 » section sport 2002

         - Médaille du Jubilé de Sa Majesté la Reine Élisabeth II 2003

Après sa retraite en Marche olympique, Marcel continue à faire des compétitions catégories « Section Maître ». Au marathon de Boston en 2009, Marcel est arrivé 33ième sur 250 participants.

Pour toutes ces raisons et tous ces exploits, il mérite le titre de GRAND BONIFACIEN.

 


Jean-Paul Lacoursière

Société et éducation

Jean-Paul Lacoursière, le doyen à qui nous rendons hommage ce soir, est né à Shawinigan le 7 juillet 1919. Il unit sa destinée à Cécile Gélinas, une jeune fille de Saint-Boniface, et ce, dans la paroisse Saint-Bernard de Shawinigan en 1940. Elle partage sa vie pendant 52 ans. Jean-Paul et Cécile sont les parents de trois enfants: Jean-Louis de Trois-Rivières, René et Lise de Saint-Boniface. Jean-Paul a la joie de compter sur la présence de six petits-enfants et de dix arrière- petits-enfants.

Jean-Paul travaille à la Shawinigan Chemicals à partir de l`âge de dix-huit ans jusqu`à la fermeture de l’usine, trente-cinq ans plus tard. Par la suite, il trouve un emploi au bureau régional de la S.S.J.B. de la Mauricie à titre de recruteur, animateur et relationniste. En 1982, âgé de 63 ans, il prend une retraite bien méritée.

Fervent nationaliste, Jean-Paul fait toujours partie de la Société St-Jean-Baptiste et ce, depuis 60 ans. Il a été président de la locale de Saint-Boniface pendant 5 ans et secrétaire trésorier pendant 20 ans.

De 1972 à 1983 Jean-Paul a signé des articles dans Le Fleuron, journal officiel de la S.S.J.B. de la Mauricie.

Dans les années 80, il établit une collaboration entre l’Université du Québec à Trois-Rivières et le mouvement local de la S.S.J.B. de Saint-Boniface afin de faire connaître et officialiser l’histoire des hauts fourneaux de la Mine à Grondin.

Le 29 avril 1984 il est décoré de la médaille de bronze du Mouvement national des Québécois.

Lors du Centenaire de Saint-Boniface en 1959, Jean-Paul fut l`éditeur du livre sur l’histoire de Saint-Boniface.

Il a participé au comité de la Pastorale de Saint-Boniface sous les termes des curés Joseph Mongrain, Claude Lacombe et Roger Isabelle. Jean-Paul a aussi œuvré comme lecteur à l`église au-delà d`une trentaine d’années.

Jean-Paul a été commissaire d`école de 1972 à 1983 dont une année à la présidence de la Commission scolaire de Val-Mauricie. C`est grâce au travail acharné de M. Lacoursière comme commissaire, avec la collaboration du maire de l`époque M. Jean-Luc Pellerin, que la municipalité a pu acquérir le Collège Sacré-Cœur et les terrains adjacents pour la somme symbolique de 1,00$.

M. Jean-Paul Lacoursière est un autodidacte impliqué dans son milieu qui a toujours voulu demeurer dans l`ombre de ses réussites. C'est pourquoi il est un GRAND BONIFACIEN.

 


Solange Lamy

 Entreprenariat féminin

Madame Solange Lamy est née à Saint-Thomas-de-Caxton de parents agriculteurs. Très jeune, elle apprend les rudiments du métier tout en poursuivant des études en pédagogie. Enseignante pendant près de 23 ans, elle ne cessera de vouloir se perfectionner davantage, que ce soit pour elle ou pour soutenir son époux sur la ferme. La gestion agricole, les relations humaines, l’art culinaire, la musique et les langues font partie de ses priorités. Sa passion pour la culture étrangère lui permet même de nouer des amitiés sur d’autres continents.

C’est en 1967 que cette travaillante acharnée épouse Georges Gélinas, un aviculteur de Saint-Boniface. De cette union naissent deux garçons : Stéphane et Michel. Soucieuse de voir ses enfants et ceux de son village s’épanouir, elle s’associe au mouvement OTJ (organisation des terrains de jeux). De plus, en 1980, avec l’aide de Georges, elle met sur pied un service de garderie pour la messe dominicale.

Peu à peu, en travaillant à la ferme avec son mari, un nouveau projet prend forme dans sa tête : permettre aux femmes d’avoir plus de connaissances, de responsabilités et de visibilité dans le monde des affaires. En compagnie de son conjoint, elle assure pendant dix ans la présidence du groupe de base Mauricie Saint-Boniface de l’association des Femmes collaboratrices de leur mari. En 1987 et en 1988, le groupe décroche le trophée national mention réussite. Son leadership et son esprit entrepreneur se font de plus en plus sentir. Une nouvelle aventure voit le jour.

En juillet 1985, étant actionnaire dans la ferme de son époux, Solange décide de lui vendre ses actions pour acheter sa propre ferme à Saint-Thomas-de-Caxton. Suite à un incendie, un an plus tard, elle réinstalle sa ferme à Saint-Boniface en achetant une partie de la terre de Georges. La ferme Solange Lamy inc. en fera sourciller plus d’un à l’époque puisque l’initiative de cette femme moderne ouvre le chemin à d’autres qui voudront, elles aussi, prendre leur vie en main. Travaillant d’arrache-pied pour aider les femmes agricultrices et pour améliorer le rendement de son investissement, Solange Lamy est nommée Agricultrice de l’année en 1989 et 2001.

Ce désir de mettre la femme agricultrice au premier plan traverse les continents lorsqu’en 2007-2008, elle accepte, en compagnie de d’autres propriétaires de fermes, d’accueillir des femmes du Tiers-monde propriétaires elles aussi de leurs entreprises. Pour Solange Lamy, c’est une autre occasion de transmettre son savoir pour faire avancer la cause des femmes dans ce domaine.

Madame Lamy est une mère, une grand-mère, une entrepreneure et une femme accomplie. Ses implications tant du côté social, spirituel qu’agricole font d’elle une GRANDE BONIFACIENNE.

 


Gérard Milette

Entrepreneur industriel                                            

Qu’est-ce que ça fait la détermination et le fait de croire en ses rêves? L’homme que nous décrivons ci-dessous a toujours eu les deux pieds bien ancrés dans la réalité du quotidien et en plus, du courage plein le cœur! Beau mélange n’est-ce pas? Mais qui est cet homme? Gérard Milette bien sûr!

Gérard est né le 21 octobre 1942 à Saint-Boniface. Il est le 3e enfant d’une famille tissée serrée de 12 enfants. Pour Gracia et Nelson, ses parents, l’honnêteté, la détermination et l’amour du travail bien fait sont essentiels et le petit Gérard, il les a toutes ces qualités. À l’exemple de ses parents, il n’aime pas trop se tourner les pouces!

À l’école, il est studieux et il aime apprendre. Mais dans l’atelier de son père, il aime encore plus apprendre comment, à partir d’un tas de planches, on peut faire des chaises et des balançoires. À 13 ans, il participe activement à la rénovation de la maison que ses parents viennent d’acheter pour y abriter leur famille.

L’école, l’atelier, ça occupe son homme, mais pour un gars actif comme Gérard ce n’est pas tout à fait assez. Qu’à cela ne tienne, il va jouer au baseball. Il sera lanceur…et tout un lanceur! Demandez à bien des gens s’ils se souviennent du lanceur gaucher des Docs. Ils en auront long à vous raconter sur ses exploits.

Comme il faut bien gagner sa vie un jour, Gérard s’en va travailler à la boulangerie d’Albert Therrien pour le faramineux salaire de 24,00$ par semaine. Pour Gérard, faire du pain c’est bien beau, mais ça ne vaudra jamais le plaisir de travailler le bois et de construire à partir de rien. Gérard décide que sa carrière de boulanger vient de prendre fin.

Il ira donc offrir ses talents et son savoir-faire comme assembleur de fenêtres chez Edmond Aucoin enr. Monsieur Aucoin venait de se trouver un employé qui n’aime pas se traîner les pieds. À preuve cette anecdote : un jour un collègue voyant Gérard se préparer à commencer l’assemblage d’une fenêtre, lui dit :

         - Énerve-toi pas mon Gérard, il est midi moins cinq, on n’a pas le temps de l’assembler avant le dîner.

         - Oui, mais on fait quoi en attendant? -Ben…on fait semblant de travailler.

         - Faire semblant de travailler? Bien sais-tu, j’aime mieux me courir pour finir la fenêtre. Ça va être bien moins fatigant que de se traîner les pieds.

Voilà Gérard Milette! La marque du gars qui ira loin.

Après quelques mois passés chez Edmond Aucoin enr. il part travailler pour André Grenier, encore dans le domaine des portes et fenêtres. Quelques temps après, l’entrepreneur en construction Marcel Houde lui fait une offre impossible à refuser. Il lui donne 2,50$ l’heure. Ce méga salaire comporte toutefois un gros désavantage : Gérard devra s’éloigner de Saint-Boniface et de sa famille. Il décide alors de rester chez André Grenier…pour encore quelques temps seulement parce que le propriétaire de la vitrerie Grand-Mère se cherche quelqu’un de fiable pour sa manufacture de La Tuque. Gérard qui avait épousé sa belle June en 1967, déménage donc à La Tuque avec sa petite famille. Mais La Tuque ce n’est pas Saint-Boniface et on s’ennuie bien trop. (Vous a-t-on dit que les Milette sont tissés serrés?)

À travers tous ces emplois, une idée turlupine sans cesse dans la tête de notre homme : avoir sa propre affaire. Le hasard faisant bien les choses, un dimanche midi que la famille dîne chez grand-papa Nelson, André Grenier vient frapper à la porte. Il veut parler « business » avec Gérard. André désire abandonner les affaires et ne voit qu’un homme pour assurer la relève de son commerce. « Je te loue la bâtisse avec les équipements et tu mènes la « business » à ton goût. Qu’est-ce que t’en penses? » Gérard ne prend que quelques minutes de réflexion. Enfin l’occasion qu’il attend se présente. Gérard Milette portes et fenêtres vient de naître. Quand il entre dans la maison, il annonce tout simplement à June qu’il se lance en affaires. La petite famille retourne donc à La Tuque pour préparer son déménagement en vue du retour définitif à Saint-Boniface.

Au bout de 3 ans, à la fin de la location, plutôt que d’acheter la bâtisse d’André Grenier, il décide plutôt de construire sa propre usine. Mais un succès commercial ne se fait pas tout seul. Gérard et June n’ont jamais compté les heures pour satisfaire leur clientèle de plus en plus nombreuse. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : une entreprise qui tourne rondement et une belle famille pétante de santé.

Pourtant un drame se prépare. Le 15 mars 1979, un violent incendie détruit l’entreprise et la maison familiale. Seul point positif de ce drame, personne n’est blessé dans l’incendie. De tout ce dur labeur, il ne reste qu’un tas de débris. Le premier choc passé, Gérard et June décident de rebâtir. Après quelques mois, avec l’aide de ses fidèles employés, l’entreprise Gérard Milette renaît de ses cendres, plus moderne et mieux équipée.

Avec une nouvelle usine…de nouveaux défis. Comme il ne sort que de la marchandise de première qualité de l’usine, la réputation de Gérard Milette ne cesse de croître. Il faut donc une nouvelle fois penser à agrandir.

Tant qu’à agrandir, cette fois-ci il faut que ça en vaille la peine. Quand le projet de l’usine du boulevard Industriel voit le jour, quelques-uns se disent : « Gérard va se planter!» Mais lui n’a jamais douté du succès de sa nouvelle usine. Après tout, le garçon de Nelson et Gracia n’a jamais été un paresseux qui se contente de regarder passer le train sans y embarquer. Gérard, lui, il aime mieux le conduire le train.

Loin de « se planter », l’usine tourne à plein régime et permet aujourd’hui de faire vivre plus de 125 employés et leurs familles. Mais au-delà de tous ses succès commerciaux, ce dont Gérard est le plus fier, c’est que la relève est assurée. En effet, tous ses enfants s’impliquent activement dans l’entreprise en y apportant un nouveau dynamisme. Cela permet à Gérard de se consacrer de plus en plus à sa nouvelle passion, le golf. Avec un tel patron à leur tête, les Entreprises Gérard Milette seront bientôt connues d’un océan à l’autre.

En somme, Gérard a toujours cru en lui et en son travail acharné pour arriver au succès. Sa devise pourrait être : « Avec la famille et le travail on va toujours plus loin! » Voilà pourquoi avec son parcours personnel et professionnel impeccable Gérard Milette mérite amplement de figurer parmi les GRANDS BONIFACIENS.

Pour connaître les services qu'offre l'entreprise visitez leur site Internet : www.gerardmilette.com

 


Gaston Rebry

 Art et culture

Né en Belgique en 1933, son enfance est marquée par les misères de la guerre. C’est probablement là qu’il puise cet humanisme charismatique décrit par tous ceux qui l’ont côtoyé. Dans son pays natal il pratique le cyclisme avec brio, un talent hérité de son père. C’est au décès de ce dernier, survenu en 1954 qu’il arrive à Montréal où il rejoint sa sœur et décide de s’y installer à demeure.

En 1961 il épouse Angie Houde, Bonifacienne de naissance, avec qui il s’installe à Saint-Boniface en 1970. Ils y vivent 45 ans de bonheur partagé avec leur fille Manon. Manon et Angie qu’il surnomme affectueusement la gazelle, nous parlent d’un homme amoureux de la nature, qui cultive ses rocailles avec passion. Il se mérite même à deux reprises le prix Lacs et Villages fleuris.

Diplômé de l’École des Beaux Arts en 1972 après avoir été représentant de commerce, il se consacre uniquement à sa peinture. Perfectionniste, il insiste sur la nécessité de prendre son temps pour à la fois traduire sa vision d’artiste et appliquer la technique qui rend justice tant aux paysages qu’aux admirateurs et acheteurs potentiels.

Sa première exposition a lieu au Centre culturel de Shawinigan en 1978. Suivront jusqu’en 1999 de multiples expositions, au rythme d’une ou deux par année.

En 2006, lors d’un vernissage au Balcon d’art à Saint-Lambert on le nomme Académicien de l’Académie internationale des Beaux-arts du Québec. Ainsi ses toiles font voyager les décors mauriciens à travers le Québec, le Canada et les États-Unis. Son ami mauricien, l’ex-premier ministre Jean Chrétien, a offert ses œuvres à de nombreux dignitaires étrangers, dont le pape Jean-Paul II. Inspiré par nos somptueux paysages, il a fait exploser sur ses toiles les couleurs automnales et hivernales de la Mauricie et de Saint-Boniface en particulier.

Dans un hommage à Gaston Rebry, décédé le 5 janvier 2007, Ghislaine Loranger a décrit ce grand peintre ainsi : « lorsque Gaston vous dit bonjour et vous fait une accolade, on sent son cœur battre dans sa poitrine, de ses mains jusqu’au bout de ses doigts. Un cœur ouvert, immense, qui tremble dans l’accueil d’un autre être humain ».

Donc, l’homme à travers ses œuvres mérite de figurer au rang de GRAND BONIFACIEN.